Auteur : Yves François, anciennement Ingénieur en Intelligence Artificielle à Epita

Un peu. J’aime l’informatique et la programmation, mais dans un secteur non protégé ou les charlatans, les autodidactes et les amateurs qui se disent informaticiens parce qu’ils savent différentier un clavier d’une souris, bref, dans un tel marigot, être ingénieur est superflu, presque inconvenant.

C’est devenu comme “ingénieur du son”. L’informatique est la seule “science” pure ou n’importe qui peut exercer. En Amérique du Nord, c’est pire. Là bas, suffit de savoir coder, quelque-soit le cursus. Un bureau, un clavier, un écran et c’est parti. Le design, le recul, la conception, pas important. Développement en spirale, agile, essai-erreur.

Le code est jetable surtout s’il est spaghetti. Ce qui compte, c’est qu’il fasse le travail et que le vendeur puisse le vendre.

En France, c’est un peu l’inverse. Les équipes sont plus homogènes avec un boss que la DRH muté comme chef, par séniorité plus que par talent, et qui s’accroche à son ancien job de codeur en négligeant celui de manager.

Celui qui a fait une grande école rêve de diriger et celui qui programme a une formation en tout autre chose, puisque le recruteur pense qu’aujourd’hui, tout le monde est informaticien par défaut et que l’ingénieur du domaine a l’inconvénient de ne rien savoir faire d’autre.

Un BTS en charcuterie qui a suivi une formation en Python, il peut coder comme l’ingé, en plus de savoir faire des saucisses (toujours utile pour les BBQ de fin de release) et de coûter moins cher, donc, on le prend !

Dans ma prochaine vie, je serai médecin. Au moins, je serai utile et mes études auront servi à quelque-chose.